vendredi 7 février 2020

On en piaffait d'impatience !!

                Impeccablement reçue à Reims en 2019, il tardait à la LITHO de rendre l'invitation à des champenois qui débarquaient au Moustier avec cinq braves gaillards entourant une jeune jouteuse pas du tout impressionnée par la situation. 


           Initialement prévu au Hangar 4, ce match avait bénéficié d'un concours de circonstances un peu mouvementé pour être délocalisé dans la belle salle du Moustier, dans des conditions plus spartiates qu'à l'accoutumée, mais dans un confort apprécié par le public venu encore nombreux encourager son équipe . . . mais pas seulement, car les retours d'après-match furent unanimes : c'est une bien belle équipe des Piafs qui est venue offrir une joute de qualité à Thorigny ! 


                Alexandre, Quentin, Lila, Minh Thu, Lara étaient emmenés par le capitaine Romain du côté des franciliens, Axel faisant un maître de cérémonie épaulé pour l'occasion par un consultant d'expérience en la personne d'Erwin, Emilien reprenant du service aux platines tandis que Didier officiait de nouveau à l'arbitrage. 



                      Arbitrage qui fut aisé car les équipes trouvèrent immédiatement les clés d'un jeu fait d'écoute et de créativité, même si les joueurs estimèrent, à la mi-temps, ne pas être "dans la bonne énergie". On découvrit malgré tout, lors de ce premier acte, un génie peu généreux sorti de sa boîte par inadvertance et des photos de papa avec d'autres dames, à l'origine de révélations gênantes. On assista à la rencontre d'un medium et d'un fantôme qui se vit offrir l'occasion de réparer un moment regretté de sa vie sur Terre. On s'offusqua d'un père indigne avant de remonter le fil de la vie du couple pour reprendre l'histoire depuis le coup de foudre jusqu'à la mésentente. L'arbitre eut un coup de sang vis-à-vis d'un cabotinage insistant d'un joueur péteur de mauvais aloi, lors d'un huis clos dans une salle de bains. Pour finir sur un remake à peine déguisé de "La vie est un long fleuve tranquille" auquel les thorigniens opposèrent la double vie d'un mari modèle au quotidien, coquin à l'occasion avec sa proche voisine. 


                  Au retour des loges, on entama le second et dernier acte par un cadavre exquis pour lequel le public avait choisi de mettre en scène un directeur d'école et un scientifique dans un bateau. On eut droit à des expériences de croisement d'animaux marins dont l'intérêt pédagogique laissa le public un peu perplexe mais dont le pouvoir comique fut évident. Quelques tirades de la pièce d'Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri "Un air de famille" donnèrent l'occasion à deux colocataires de délirer sur un orteil coupé par l'un à l'autre dans son sommeil ! Une catégorie étages se termina, pour un mafé de derrière les fagots,  au deuxième où un couple en crise et deux étudiants fauchés s'invitèrent par l'odeur alléchés. S'ensuivit un jeu pervers entre un employé modèle et une dilettante opportuniste. 



                      L'on ne délira pas moins de part et d'autre de la porte de la chambre du fils
à qui une peluche voyante ouvrit les yeux sur une mère délirante en proie à l’alcool, avant de refaire la déco à l'aide d'une moquette de lui nu, puis de sa belle-mère aussi peu vêtue, que l'on camoufla par des poufs à l'effigie des parents. Cette dernière improvisation fut refaite en doublage, en chantée et en dégressive par d'autres joueurs. Que dire de l'avant-dernière impro qui nous mena dans une sombre histoire d'enfants abandonnés de manière récurrente au rayon surgelés d'un supermarché ? On acheva la partie par une fusillade à deux où tous les joueurs purent une dernière fois offrir leur créativité au public. 


                    La partie, pauvre en fautes sifflées par l'arbitre, témoignage d'un bel état d'esprit, s'acheva sur le score de parité de 9 à 9. La LITHO récompensa d'une étoile le capitaine rémois tandis que les Piafs élirent Alexandre comme leur adversaire favori. On se sépara sur des remerciements appuyés à la municipalité qui avait donné un sérieux coup de main pour que cette organisation compliquée débouche sur une réussite.